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Protégeons l’unité et la diversité de la Suisse!

Protégeons l’unité et la diversité de la Suisse!

Invité à prononcer un discours pour la fête nationale le 31 juillet à Venthône et le 1er août à Finhaut, j’ai choisi de porter l’accent sur les danger liés à la désinformation, de plus en plus présente jusque dans le couloirs du Palais Fédéral, ainsi que sur la vision d’une société dont le bonheur ne dépende pas de la consommation à outrance mais de valeurs de simplicité et de sobriété. J’ai le plaisir de le partager ici.

« Cher·ères compatriotes, cher·ères ami·es, cher·ères représentant·es des autorités,

Je tiens à remercier la Société de développement de m’avoir invité à prononcer le traditionnel discours du 1er août ici à Finhaut. C’est un honneur de pouvoir m’exprimer dans cette commune et cette vallée du Trient que j’ai l’habitude de parcourir en long et en large pendant mes vacances.

Nous sommes ici ce soir pour célébrer ensemble la fête nationale suisse, une journée qui nous rappelle non seulement notre histoire commune, mais aussi les valeurs qui nous unissent et qui font la force de notre pays.

 

Une histoire de liberté et d’entraide

Il y a plus de sept siècles, en 1291, les représentants des cantons d’Uri, de Schwyz et d’Unterwald se sont réunis pour signer le Pacte fédéral. Cet acte fondateur, symbole de liberté et d’entraide, a marqué le début de notre Confédération. En accueillant le Valais en son sein en 1815, la Suisse a non seulement élargi ses frontières, mais a aussi enrichi son patrimoine commun, démontrant ainsi que l’union dans la diversité est une source de force et de prospérité. Ensemble, nous continuons à construire une Suisse inclusive, où chaque canton, chaque commune et chaque individu, quel que soit son genre, son âge, sa couleur de peau ou son orientation sexuelle, a sa place et contribue au bien commun.

Depuis 1891, soit l’année où il a été décidé à l’occasion du 600ème anniversaire du Pacte fédéral que la fête nationale se déroulerait le 1er août, nous honorons chaque année cet héritage, cette volonté farouche d’indépendance et de solidarité, qui continue de guider notre pays.

 

La démocratie menacée par la désinformation

Notre système politique, unique en son genre, est l’un des plus grands atouts de la Suisse. La démocratie semi-directe permet à chaque citoyen de participer activement à la vie politique, non seulement en élisant des représentants, mais aussi en prenant directement part aux décisions par le biais des initiatives et des référendums. Cette proximité entre le peuple et le pouvoir garantit une gouvernance plus transparente, plus responsable et plus en accord avec les aspirations de chacun. Nous devons être fiers de cette particularité qui nous permet de façonner notre avenir de manière collective et démocratique.

Cependant, il est crucial de reconnaître et de se prémunir contre les dangers qui menacent notre culture démocratique. La propagation de fausses informations, les fake news, ou de contenus audios et vidéos créés ou modifiés grâce à l’intelligence artificielle, les deepfakes, représente une menace réelle pour la transparence et la confiance qui sont au cœur de notre système politique. Elle peut semer la confusion, diviser notre société et influencer de manière indue les processus décisionnels.

En Suisse, où chaque voix compte et où chaque citoyen a le pouvoir de façonner la politique, la protection de l’intégrité de l’information est essentielle. Il est de notre devoir collectif de promouvoir l’éducation aux médias, de soutenir un journalisme de qualité et de rester vigilants face à ces nouvelles formes de désinformation. En renforçant nos défenses contre les fausses informations et les contenus audios et vidéos manipulés, nous préservons la santé de notre démocratie et garantissons que le débat public reste basé sur des faits véridiques et une discussion honnête.

 

L’influence des lobbys et la place de la science

Sur ce dernier point, mon expérience bernoise me laisse assez songeur:

Les lobbyistes de tout poil arpentent librement les couloirs du Palais fédéral en distillant des informations pas toujours correctes et surtout partielles et incomplètes.

À l’opposé, les scientifiques sont souvent mal reçus lorsqu’ils viennent présenter les résultats de leurs recherches qui montrent par exemple que la Suisse est en queue de classement européen en matière de biodiversité, avec la moitié des milieux naturels et un tiers des espèces qui sont menacés, ou que l’activité humaine est responsable du dérèglement climatique et de l’augmentation des événements extrêmes, comme on vient malheureusement d’en avoir une nouvelle confirmation avec les crues de cet été.

Les hautes écoles suisses produisent des savoirs importants et utiles qui devraient davantage servir de base pour la prise de décision dans les milieux politiques comme auprès de la population.

 

Les défis géopolitiques et l’importance de la solidarité

Nous ne devons pas non plus oublier les défis que notre pays doit relever dans un contexte géopolitique en constante évolution. La mondialisation, les crises économiques, les tensions internationales et les enjeux environnementaux sont autant de facteurs qui impactent notre quotidien et notre avenir. La Suisse, en tant que nation neutre et prospère, a un rôle important à jouer sur la scène internationale.

Notre engagement pour la paix, la diplomatie et la coopération internationale est crucial. Nous devons continuer à défendre nos valeurs de dialogue, de respect et de solidarité au-delà de nos frontières, malgré le découragement qui peut parfois poindre lorsque des conflits s’enlisent et semblent insolubles ou lorsque nos efforts diplomatiques ne sont pas immédiatement couronnés de succès.

La tentation peut être grande de préférer nous recroqueviller sur nous-mêmes et nous désintéresser des défis globaux. Mais c’est oublier que dans une société et une économie aussi mondialisées que la Suisse, ces défis ont bien sûr de nombreuses répercussions dans notre pays, comme on l’a vu avec la pandémie de COVID-19 ou le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le bonheur, ce n’est pas consommer

Vous le savez, mon engagement politique est fortement lié à la question des relations que l’homme entretient avec la nature. À ce titre, je souhaiterais que nous réussissions à nous orienter davantage vers une société basée sur des valeurs de simplicité et de sobriété.

Si l’innovation technologique et le renforcement des prescriptions légales sont nécessaires, je suis convaincu qu’elles ne suffiront pas pour répondre aux défis écologiques sans un changement de valeurs par rapport à la société de consommation.

Je suis toujours surpris de constater que nos enfants sont de plus en plus sensibilisés aux questions environnementales, par l’intermédiaire notamment de l’école, mais que dans le même temps ils sont bombardés quotidiennement de messages publicitaires leur faisant passer un message simple : « si tu veux être heureux, consomme ! ».

Pour sortir de cette schizophrénie, un changement de valeurs est nécessaire.

Nous devons rééduquer notre désir, nous affranchir de la publicité omniprésente, comprendre que posséder des objets et consommer à tout va n’est pas gage de bonheur. Le bonheur vient bien davantage de la qualité de nos relations affectives, de l’amour partagé, de la réalisation de nos aspirations profondes, d’une vie en bonne santé et de la qualité de nos expériences, notamment en nature.

Le bonheur ne s’achète pas par la possession de biens matériels, il se construit au travers de nos relations sociales.

Construire une Suisse forte et juste

Chers compatriotes, chers amis, la Suisse a toujours su surmonter les obstacles grâce à la cohésion, à son esprit d’initiative et à sa capacité à se réinventer. Continuons à cultiver ces qualités, à renforcer notre solidarité et à promouvoir notre modèle démocratique. Et tâchons de nous libérer des sirènes du consumérisme pour privilégier la simplicité dans nos manières de vivre. Ensemble, nous pouvons bâtir une Suisse encore plus forte, plus juste et plus respectueuse de notre planète et du bien-être de nos enfants.

Je vous souhaite à toutes et à tous une joyeuse fête nationale.

La victoire de Nemo doit nous ouvrir à la non-binarité

La victoire de Nemo doit nous ouvrir à la non-binarité

En remportant l’Eurovision en mai dernier, Nemo a fait rayonné la Suisse à l’international. Si la couverture médiatique de l’événement a d’abord été festive et témoignait d’une certaine fierté pour cette victoire, elle a rapidement accordé une grande place à la question de l’identité de genre. Nemo, qui revendique ouvertement être non-binaire, nous offre l’occasion de mettre la question de la reconnaissance de la non-binarité à l’agenda du parlement suisse.

 

100’000 à 150’000 personnes non binaires en Suisse

Mais au fond, la non-binarité, c’est quoi? Elle concerne toute personne dont l’expérience intérieure et individuelle du genre n’est pas binaire, c’est-à-dire ni exclusivement féminine ou masculine. Dans sa chanson, Nemo raconte d’ailleurs son chemin compliqué pour s’accepter et vivre avec l’identité de genre qui correspond vraiment à sa personne. La non-binarité est non seulement de mieux en mieux comprise, mais aussi de plus en plus acceptée par la population. C’est réjouissant, car selon le rapport de la Commission nationale d’éthique de 2020, il y a entre 100’000 et 150’000 personnes non-binaires en Suisse, soit à peu près autant de personnes que compte la ville de Berne.

Mais la réalité juridique en Suisse reste insatisfaisante. Le fonctionnement de l’État, qui régit les bases de la vie sociale, est construit de manière binaire, et cela se répercute sur les institutions et infrastructures du pays. Les personnes non-binaires souffrent quotidiennement d’une énorme pression d’adaptation et doivent faire face à des comportements discriminatoires.

La reconnaissance de la non-binarité est une question de dignité humaine et de garantie de liberté d’être soi-même.

Face à cette réalité, le Conseil fédéral ferme les yeux et ne souhaite rien changer. Dans un communiqué publié fin 2022, il affirmait que les « conditions sociales » nécessaires à l’instauration d’un troisième genre ou à l’abandon de la mention du genre dans le registre de l’état civil « ne sont pas encore réunies ».

 

Vers la reconnaissance d’un 3ème genre

Certes, le genre sert encore de point de référence dans une série de domaines comme le service militaire, le droit des assurances sociales et le droit de la famille. La reconnaissance d’un troisième genre nécessite donc plusieurs adaptations des lois actuelles, mais cela n’a rien de compliqué en soi et les révisions de lois font partie du quotidien des pays démocratiques. D’ailleurs, de nombreux pays dont les Etats-Unis, l’Allemagne, le Danemark, l’Argentine ou encore le Canada ont déjà introduit la possibilité d’inscrire un troisième genre à l’état civil, sans que cela crée de grandes difficultés administratives. Introduire la possibilité de choisir l’option « divers » à l’état civil est certes une étape importante pour inclure pleinement les personnes non-binaires dans la société, mais il s’agit surtout d’une question de dignité humaine et de garantie de la liberté d’être soi-même.

Si la victoire de Nemo était avant tout la victoire d’une prestation musicale de grande qualité, indépendante de la question de la non-binarité, celle-ci aura eu l’effet louable d’avoir ouvert un débat national sur cette question et sur la nécessité de reconnaître et d’accepter enfin les personnes non-binaires. C’est maintenant au tour des parlementaires d’agir afin de trouver des solutions pragmatiques permettant aux personnes non-binaires de ne pas se sentir discriminées.

 

 

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Deux initiatives de santé : allègement des primes ou médecine à deux vitesses?

Deux initiatives de santé : allègement des primes ou médecine à deux vitesses?

Le 9 juin, deux initiatives pourraient transformer notre système de santé. Comment voter pour qu’il cesse d’être un fardeau?

Oui à une meilleure répartition du fardeau des primes d’assurance-maladie

 

La première initiative, dite « initiative d’allègement des primes » demande que les primes d’assurance maladie soient subventionnées pour ne pas excéder 10% du revenu disponible d’un ménage.

Cette mesure est essentielle pour maintenir l’équité et l’accessibilité du système de santé suisse. En effet, Le système actuel impose un fardeau disproportionné aux ménages à faibles et moyens revenus, qui ont de plus en plus de peine à payer les primes d’assurance maladie. En plafonnant ces primes à 10% du revenu, l’initiative vise à garantir que chaque citoyen puisse accéder à des soins de qualité sans compromettre sa situation financière et réduire ainsi les iniquités sociales de santé.

« Entre 15 et 25% des personnes en Suisse ont déjà renoncé à des soins nécessaires pour des raisons financières. »

Il est, en effet, alarmant de constater que, selon les études, entre 15 et 25% des personnes en Suisse ont déjà renoncé à des soins nécessaires pour des raisons financières et nombreux sont celles qui choisissent un modèle d’assurance-maladie non adapté à leurs besoins de santé dans une logique de payer le moins possible. Cette tendance est susceptible de s’aggraver si aucune mesure concrète n’est prise pour rendre les soins plus abordables.

L’initiative peut directement contribuer à prévenir une telle dégradation en rendant les assurances-maladies plus accessibles et en évitant que les citoyens ne doivent choisir entre santé et stabilité économique. Elle est donc un premier pas essentiel vers un système de santé plus équitable.

L’injustice est d’autant plus grande qu’il existe de grandes disparités intercantonales en termes de subventions aux primes d’assurance-maladie, alors que les besoins pour les ménages à faibles et moyens revenus sont similaires. Une harmonisation de ces subventions au niveau fédéral garantirait que tous, en Suisse, obtiennent le même soutien en fonction de leurs besoins.

Accepter cette initiative du PS est un pas important pour soulager les ménages de la classe moyenne. Et donnerait un signe clair au parlement qui devra prochainement se prononcer sur la motion que les Vert·e·s ont déposé en juin 2023 : un montant des primes fixé en fonction du revenu et de la fortune des ménages.

« Soutenez une répartition équitable des primes pour un système de santé accessible à tous. OUI à l’ Initiative d’allègement des primes »

 

Non à une médecine à deux vitesses

La deuxième initiative « Pour des primes plus basses. Frein aux coûts dans le système de santé » a été déposée par Le Centre.

Derrière ce titre alléchant se cache une initiative dangereuse qui ouvre tout grand la voie à une médecine à deux vitesses. Son acceptation amènerait l’assurance de base à exclure certaines prestations pour maintenir les coûts sous contrôle, laissant les traitements non couverts à la charge des patient·e·s ou à des assurances complémentaires plus coûteuses. Par conséquent, seul·e·s les patient·e·s les plus aisé·e·s pourraient se permettre des traitements de meilleure qualité ou plus rapides.

« Si l’initiative pour le frein aux coûts est acceptée, la Confédération pourrait économiser 1,2 milliard dès 2027, au prix de 12,000 postes supprimés. »

De plus, cette initiative engendrerait une pression insupportable sur le personnel soignant. Imposer un plafond aux coûts sans augmenter l’efficacité ou les ressources pourrait aggraver le burnout et la pénurie de personnel qualifié, compromettant ainsi la qualité des soins dispensés. Les sociétés romandes de médecine ont calculé l’impact de cette initiative. Si le peuple venait à accepter le texte, la Confédération serait menée à faire 1,2 milliard d’économie dès 2027, soit l’équivalent de la suppression de 12’000 postes dans le domaine des soins, à une période où les besoins sont en augmentation du fait du vieillissement de la population et de l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques.

De même, si cette initiative avait été mise en œuvre en 2000, on ne rembourserait plus un tiers des prestations actuelles, ce qui mettrait considérablement en danger la qualité du système de santé et aurait, sans aucun doute, un impact négatif sur l’espérance de vie de la population.

Ce qu’il y a de plus absurde avec cette initiative reste le fait de lier les coûts de la santé avec l’évolution de l’économie et des salaires. En effet, ces dernières années ont mis en évidence les fluctuations importantes de l’économie mondiale et ses répercussions sur l’économie suisse fortement dépendante de la conjoncture internationale. Or les besoins de santé ne dépendent pas des fluctuations de l’économie suisse! Que se passera-t-il les années où l’économie se portera moins bien? Devra-t-on renoncer aux soins ou arrêter de rembourser des traitements nécessaires?

Pire, il est très bien documenté que les besoins de santé tendent à augmenter en période de crise économique, la santé étant fortement associée à la précarité sociale et matérielle. Or, avec cette initiative, le gouvernement serait donc amené à prendre des mesures de contrôle des coûts au pire des moments, quand les besoins sont potentiellement le plus élevé. De plus, il est impossible de prévoir des phénomènes tels que la pandémie de COVID-19 qui engendreraient des besoins de santé très élevés que la rigidité d’une telle initiative ne permettrait pas de couvrir.

 

Au-delà du 9 juin : axer le système sur la santé plutôt que sur la maladie

Le débat sur le financement de la santé est crucial, mais il ne doit pas occulter la nécessité de repenser notre système de santé dans une perspective plus globale. Il est essentiel de passer d’un système principalement orienté vers le traitement des maladies à un système véritablement axé sur la santé. Cela implique une plus grande focalisation sur la prévention et la promotion de la santé. Au lieu de concentrer les ressources uniquement sur la guérison, un système de santé réformé devrait prioriser le maintien de la population en bonne santé.

Cela pourrait se traduire par des investissements accrus dans les programmes de prévention tels que l’éducation à la santé dès le plus jeune âge, la lutte contre toute forme de pollution, la réduction des inégalités, la promotion de l’activité physique et d’une alimentation saine. Ces mesures, en réduisant l’incidence des maladies chroniques et autres affections évitables, permettraient de diminuer la demande sur les services de soins aigus et spécialisés, tout en améliorant la qualité de vie globale de la population.

En parallèle, il est impératif de considérer la durabilité et l’équité comme des piliers fondamentaux du système de santé. Les coûts financiers associés aux soins sont bien connus, mais les impacts sociaux et environnementaux le sont moins. Par exemple, l’industrie de la santé génère une quantité significative de déchets et consomme d’importantes ressources énergétiques. Adopter une approche plus durable pourrait inclure la réduction des déchets médicaux, l’optimisation des traitements pour favoriser les produits moins polluants et plus durables, et l’intégration de critères écologiques dans les appels d’offres du secteur de la santé.

D’un point de vue social, un système de santé équitable devrait garantir que chaque individu, quelle que soit sa situation socio-économique, ait accès aux mêmes soins de qualité. Cela nécessite des politiques qui vont au-delà des simples ajustements des primes d’assurance et qui abordent les inégalités structurelles affectant l’accès aux soins.

En définitive, un système de santé repensé autour de ces axes ne sera pas seulement plus juste et durable, mais également plus efficace, en atténuant les pressions sur les services de soins et en améliorant la santé globale de la population.

Un parlement gangréné par les lobbys

Nous avons besoin d’un système de santé fort pour faire face aux défis démographiques, économiques, sociaux et environnementaux de la décennie qui vient. Malheureusement, toute réforme du système de soins est presque impossible à obtenir au parlement tant les lobbys, avec la complicité active des nombreux parlementaires ayant des liens d’intérêt avec les acteurs de la santé, maintiennent un statu quo qui ne profite ni aux citoyennes et citoyens, ni aux patientes et patients, ni aux professionnel·le·s de la santé.

Par conséquent, c’est au souverain, le peuple, de continuer à dicter l’agenda politique sur les questions de santé, comme il a su le faire ses dernières années avec les initiatives pour des soins infirmiers forts, l’interdiction de la publicité sur les produits du tabac auprès des mineurs, les différentes lois COVID, l’intégration des médecines complémentaires ou encore l’encouragement à la médecine de premier recours.

Le 9 juin prochain, les citoyennes et citoyens auront une nouvelle fois l’opportunité de guider le monde politique pour un système de santé plus équitable et pérenne en soutenant l’initiative pour l’allègement des primes et en rejetant l’initiative pour le frein aux coûts de la santé.

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Investir dans les centrales à gaz: un véritable gaspillage d’argent public

Investir dans les centrales à gaz: un véritable gaspillage d’argent public

Risque de pénurie électrique en hiver: investissons dans l’efficience et les énergies renouvelables plutôt que dans la construction de centrales à gaz de réserve

Au moment du dépôt de cette motion, il y a 2 ans, « Pas de centrales à gaz de réserve pour sécuriser l’approvisionnement en électricité », Le Conseil fédéral planifiait la mise en service de centrales à gaz de réserve.  Objectif, pallier une éventuelle pénurie d’électricité en hiver suite au déclenchement de la guerre en Ukraine et aux difficultés d’approvisionnement que cette guerre a entraînées. Depuis, les centrales de Birr, de Cornaux et de Monthey ont été mises en service, avec des contrats qui courent jusqu’au printemps 2026, mais heureusement, on n’a pas eu besoin d’y avoir recours jusqu’ici.

 

Pas conforme à la loi et menace infondée

Entre-temps l’Office fédéral de l’énergie a lancé l’été dernier le premier appel d’offres pour des centrales de réserve après 2026. Il est prévu de signer des contrats pour que ces centrales soient en service pendant 15 ans, soit jusqu’en 2041!

Il y a quelques jours, un jugement du Tribunal fédéral administratif a conclu que l’autorisation d’exploiter la centrale de Birr n’était pas conforme à la loi. La Confédération avait en effet décidé, afin de permettre l’exploitation de cette centrale, d’augmenter temporairement les valeurs limites autorisées pour les émissions d’oxyde d’azote et de monoxyde de carbone.

Dans son jugement, le Tribunal fédéral administratif considère que le DETEC n’avait pas exposé de manière convaincante les hypothèses sur lesquelles il se fondait concernant la menace d’une pénurie durant l’hiver 2022-23. Le Tribunal retient aussi que, vu l’impact environnemental d’une telle installation, l’Etat devait respecter le principe de proportionnalité. Soit examiner si d’autres solutions plus respectueuses des différents intérêts en présence étaient envisageables.

Il est illogique de consacrer des sommes astronomiques pour une production supplémentaire éventuelle d’électricité d’origine fossile, plutôt que d’investir cet argent pour réduire la consommation d’électricité ou produire davantage d’électricité renouvelable. C’est même totalement aberrant.

Cela rejoint l’argumentaire développé dans ma motion, à savoir qu’il vaut mieux investir dans des mesures d’économie d’énergie ou d’encouragement des énergies renouvelables plutôt que de consacrer des centaines de millions, et bientôt des milliards, pour des centrales fossiles de réserve qui seront très probablement inutiles. Cela pourrait se faire de manière simple en utilisant les montants prévus pour les centrales de réserve pour augmenter les moyens financiers à disposition de programmes déjà existants comme SuisseÉnergie, le Programme Bâtiments, ProKilowatt ou encore ProNovo.

 

Gaspillage d’argent public

En investissant dans la réduction de la consommation d’électricité ou dans l’augmentation de la production d’électricité renouvelable, on provoquerait une amélioration de la sécurité d’approvisionnement tout en diminuant la demande, mais on augmenterait également l’offre de manière pérenne. Le même argent investi dans les centrales de réserve n’amène aucune amélioration en la matière et constitue un véritable gaspillage d’argent public.

 

Vers mes interventions parlementaires et mes thématiques

 

Résistons à la publicité commerciale nocive !

Résistons à la publicité commerciale nocive !

En réponse au Black Friday et aux innombrables incitations commerciales qui jalonnent la fin d’année, j’ai signé, avec 160 autres cosignataires, sous l’impulsions de Genève Zéro Pub (Genève), Sortir de la Pub (Romandie) et IG Plakat | Raum | Gesellschaft (Zurich) une lettre ouverte sur le thème de la publicité commerciale.

Ce texte attire l’attention notamment sur les agissements nocifs de La Poste en la matière. Il aborde différents aspects problématiques de la publicité commerciale, et son impact environnemental conséquent en encourageant à la surconsommation.

Il propose aussi un tour d’horizon des villes et communes de Suisse dans lesquelles des ci-toyen.ne.s et politicien.ne.s ont exercé leurs droits démocratiques afin de limiter la publicité commerciale dans l’espace public.

Parmi les 160 cosignataires du texte figurent plus de 20 parlementaires fédéraux, 40 élus cantonaux et communaux (dont les Maires de Genève et Vernier, et le Syndic de Vevey), des organisations critiques envers la publicité en Suisse (notamment la FRC) et dans six pays proches (dont Résistance à l’Agression Publicitaire en France, Berlin Werbefrei en Allemagne ou le réseau Adfree Cities en Grande-Bretagne), ainsi que des universitaires et des représentants de la société civile.

Cette lettre ouverte est une invitation à se questionner de manière objective sur la place accordée à la publicité et son impact sur nos vies. 

Résistons à la publicité commerciale nocive!
Un appel à l’occasion du Black Friday 2023

La poste pousse à la consommation

Le consumérisme est à l’origine de la dégradation climatique et écologique et nuit à la cohésion sociale. Or, des centaines de milliers de citoyens suisses reçoivent régulièrement depuis plusieurs années de la Poste suisse un courrier accompagné d’autocollants « Publicité bienvenue », «Oui à la pub» ou encore «Même pas peur de la pub». Le tout-ménage est muni d’une incitation à recevoir des échantillons de produits comme des barres chocolatées de fabrication industrielle.

Cet envoi a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux. Les autorités exhortent leurs administrés aux économies d’énergie, à la sobriété et au recyclage des déchets. Pendant ce temps-là, La Poste suisse encourage à la surconsommation et au gaspillage de papier! Elle banalise aussi l’impact du plastique sur l’environnement. Le bien-fondé de l’autocollant «Oui à la pub» peut être débattu. Il est en adéquation avec le principe de la liberté de réception, à l’instar de la publicité à la radio et à la télévision, chacun étant libre d’allumer ou d’éteindre son poste. A en croire les partisans de la publicité adressée dans les boîtes aux lettres, l’autocollant « Oui à la pub» peut constituer un outil contre la publicité non-sollicitée complémentaire à l’autocollant « Stop Pub» déjà existant et promu par les associations écologistes.

L’association Résistance à l’agression publicitaire France invite cependant à la prudence sur ce sujet. Au regard du taux d’apposition de l’autocollant « Oui pub» en ce moment activement promu sur le territoire français, on peut estimer selon elle que bien plus de 30 % de la population aurait voulu disposer d’un autocollant « Stop Pub».

 

La responsabilité du secteur publicitaire

La publicité commerciale véhicule encore souvent des préjugés sexistes ou discriminatoires. Elle participe à la surconsommation, laquelle facilite l’endettement. Aujourd’hui, parmi les publicités particulièrement décriées, on trouve celles pour les combustibles fossiles, les SUV, les voitures à énergie fossile et les transports aériens, mais aussi celles en faveur des vêtements de la fast fashion, d’aliments comme le bœuf et les produits laitiers ainsi que les bateaux de croisière de luxe. Ces biens et services émettent de grandes quantités de gaz à effet de serre et portent une responsabilité disproportionnée dans la crise climatique. Sur mandat de Greenpeace Suisse, le bureau d’étude Infras
a constaté que jusqu’à 7% des émissions de gaz à effet de serre de Suisse (importations comprises) doivent être imputées à la publicité. En ce qui concerne l’impact environnemental, ce chiffre peut atteindre 10%. Ce sont Coop (CHF 385 millions) et Migros (CHF 241 millions) qui dépensent le plus d’argent en publicité.

 

Initiatives dans plusieurs agglomérations européennes et villes suisses

De nombreux groupements et associations s’engagent en Europe et en Suisse pour donner aux communautés locales les moyens de créer des alternatives à la consommation en stimulant les liens communautaires, la solidarité, l’art public et l’engagement environnemental. On peut citer le réseau Adfree Cities réunissant de nombreuses villes et comtés de Grande-Bretagne ainsi que les pétitions citoyennes ayant récoltées plusieurs dizaines de milliers de signatures à Hambourg et Berlin.

En 2021, dans un arrêt qui fera date, le Tribunal fédéral a décidé que la restriction de la publicité extérieure – tant sur le domaine public que sur les propriétés privées visibles depuis le domaine public – ne constitue pas une ingérence à la liberté économique. Bien que rejetée de justesse dans les urnes à 51.8% en mars dernier, l’initiative «Genève Zéro Pub» a suscité un débat élargi très vivant, qui fera probablement évoluer les pratiques en la matière. En 2022 et 2023, le parlement de la ville de Zurich a transmis deux postulats demandant une réduction drastique de la publicité extérieure. Au printemps dernier, les autorités de La Chaux-de- Fonds ont annoncé leur intention de libérer le centre-ville des publicités commerciales dès 2025. La Ville de Vevey a décidé au mois d’août de ne plus mettre son
espace public à disposition pour l’affichage de publicité commerciale à partir de 2025.

Autant d’initiatives réjouissantes en faveur d’une société alignée avec les enjeux de durabilité de demain !

Signataires
Genève Zéro Pub, Genève
info@ouizeropub.ch
Sortir de la Pub, Romandie
info@sortir-de-la-pub.ch
IG Plakat|Raum|Gesellschaft, Zurich
info@plakat-raum-gesellschaft.ch

 

La poste et la publicité

La poste et son autocollant pro-publicité « Même pas peur » a fait un tollé sur les réseaux sociaux